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Tourtouse : le préfet de l’Ariège entérine la destruction d’une rivière souterraine (09)

Par arrêté du 11 août 2015, le préfet de l’Ariège vient d’autoriser l’installation d’un bâtiment pour l’élevage de bovins sur la rivière souterraine « Ruisseau d’Argent ».

Plusieurs courriers démontraient pourtant la présence du cours d’eau souterrain…

Dès mars 2015 nos associations avaient averti la préfecture ariégeoise de la présence du cours d’eau, le ruisseau d’Argent s’écoulant sous le projet de bâtiment agricole. D’intérêt écologique remarquable, ce ruisseau abrite notamment des espèces protégées à forts enjeux telles que l’écrevisse à pattes blanches et la truite de souche.

Le respect des distances réglementaires de protection imposent le déplacement ou l’abandon du projet.

Pour autant, le préfet n’a pas souhaité prendre en compte ces éléments en nous opposant qu’aucun relevé hydrologique officiel ne prouvait la présence de ce cours d’eau. Il a donc délivré un récépissé de déclaration à l’exploitant le 11 août 2015.

Un recours devant le Tribunal administratif en prévision ?

FNE Midi-Pyrénées et Le Chabot adressent ce jour un dernier courrier au préfet de l’Ariège en lui demandant de bien vouloir retirer cette déclaration qui risque de porter gravement atteinte au ruisseau d’Argent. En effet, tant les relevés de la fédération française de spéléologie que la cartographie des cours d’eau de l’administration, attestent de la présence du ruisseau d’Argent sous le bâtiment projeté. A défaut d’une réponse favorable à notre demande, nous serons contraints de saisir la juridiction administrative afin de préserver l’état de ce cours d’eau.

Pour Henri DELRIEU, porte parole de l’association APRA Le Chabot : « à l’heure où, à la demande pressante du monde agricole, s’ouvre une concertation visant à redéfinir ce qu’est un cours d’eau, c’est là un bien mauvais message que donne le Préfet. Allons-nous vers une nouvelle géographie des territoires dictée par l’économique où un cours d’eau « souterrain ou de surface », ne sera plus un cours d’eau pour peu qu’un projet industriel ou agricole soit prévu dessus ? Pour nos associations de protection de l’environnement, il n’en est pas question. »