La position du Mouvement FNE sur le projet GPSO
Le GPSO ne répond pas aux demandes sociétales actuelles et à venir : défi de la transition énergétique, arrêt de l’artificialisation des terres agricoles et naturelles, développement du fret ferroviaire, des liaisons ferroviaires à plus haute fréquence…Une « remise à plat est nécessaire », des alternatives doivent être proposées.
Ce projet « fourre-tout » ne répond en rien aux besoins de la majorité de la population, il n’est absolument pas rentable sur le plan économique et donc n’est pas opportun. FNE, qui soutient l’amélioration des dessertes ferroviaires en Aquitaine et Midi-Pyrénées, demande que la commande politique soit revue et fondée sur une expression des besoins de mobilité. Pour FNE, il faut améliorer et moderniser les lignes existantes nécessaires pour assurer les dessertes de proximité et dénoncer les impacts désastreux qu’auraient ces projets de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax sur la biodiversité, les zones humides et les cours d’eau, sur l’économie agricole, sur le cadre de vie.
(Source communiqués de presse de FNE des 03/04/2015 et 28/09/2015)
Pour mémoire voici un extrait de notre cahier d’acteur dans le cadre du débat public 2005, cet encadré a été rédigé par Nature Midi-Pyrénées :
« Le dossier présenté par le maître d’ouvrage fait l’impasse sur certaines questions qui touchent profondément à l’environnement : si le projet se réalise, les besoins en matériaux seront très importants. La solution de facilité qui consisterait à puiser au plus près dans la plaine alluviale n’est pas acceptable. La Garonne n’a toujours pas comblé son déficit en graviers et son fonctionnement reste très perturbé par l’exploitation industrielle qui s’est pratiquée dans son lit pendant plus de 30 ans. Désormais interdites dans le fleuve, les gravières occupent aujourd’hui la plaine alluviale. Leur multiplication serait fortement préjudiciable à l’écosystème fluvial. »
FNE et FNE-MP maintiennent une opposition sans ambiguïté au GPSO et donc à la LGV Bordeaux Toulouse.
Les conclusions de la commission d’enquête relative au GPSO
La commission d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique a rendu un avis défavorable dans ses conclusions du 27/03/2015. Elle souligne l’insuffisance des études d’impact, et met en question la réalité du besoin de lignes à grande vitesse dans le Sud-Ouest. Elle met en avant la lourdeur des infrastructures à implanter, les difficultés de l’investissement public, pour un service non garanti et une rentabilité incertaine. Les effets sur l’aménagement du territoire ne sont pas à négliger : accentuation de la métropolisation au détriment des villes moyennes et des zones rurales. Enfin, les alternatives n’ont pas été suffisamment explorées.
La Déclaration d’Utilité Publique (DUP) du 07/01/2016 concerne les AFNT
• L’arrêté de la préfecture de Haute Garonne déclare d’utilité publique les travaux nécessaires à la réalisation des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse, emportant mise en compatibilité des plans locaux d’urbanisme.
Cet arrêté a été pris en dépit de l’avis défavorable de la commission d’enquête publique.
En réponse aux objections de la commission d’enquête, la DUP annexe les propositions de la SNCF, qui s’engage à des « mesures de réduction, d’évitement et de compensation » des impacts environnementaux. Bien que les aménagements s’intègrent au GPSO, en rendant le réseau compatible avec la circulation des TGV, les travaux de Toulouse Nord ont, selon l’arrêté préfectoral « un objectif spécifique ».
• FNE et FNE Midi-Pyrénées sont favorables à ces aménagements, compte tenu de l’intérêt du doublement des voies au Nord de Toulouse en terme de mobilité, pour permettre d’augmenter de façon conséquente la fréquence des TER sur cette ligne, et de la possibilité de rajouter plusieurs haltes (micro-gares). Le projet prévoit aussi la réduction du bruit pour les riverains et la protection des voies dans la traversée d’un périmètre de risques liés à un site industriel Seveso d’hydrocarbures à Lespinasse.
La liaison Toulouse-Paris via Limoges, et l’avenir de la ligne POLT (Paris/Orléans/Limoges/Toulouse)
La ligne POLT, axe ferroviaire Nord-Sud, est essentielle pour le transport des voyageurs et du fret. La SNCF réalisera jusqu’en 2026 des travaux d’un montant de 1,5 Mds d’€, financés pour 1/3 par les régions. A comparer avec le coût de la construction de la LGV Bordeaux/Toulouse évalué à 8,5 milliards d’€, coût très élevé qui ne tient pas compte des conséquences désastreuses pour l’environnement.
La commission d’enquête sur le GPSO considère la ligne POLT comme une alternative indispensable à l’équilibre du territoire, et le maintien de l’activité économique des villes moyennes le long de l’itinéraire.
FNE Midi-Pyrénées partage cet avis.
Aménager et moderniser le réseau existant
La SNCF est un service public, financé par les contribuables, qui doit être au service de tous à des tarifs abordables, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Un exemple : le 12 janvier 2016, pour aller de Cahors à Paris, le billet de train 2ème classe Intercités de 11h55 coûtait 77€ pour un trajet de 5h 23 mn ; le billet par le TGV de 13h12, via Montauban, coûtait 133€ pour un trajet de 7h 41 mn.
Le financement des LGV entraîne une augmentation sensible du prix des billets. Cette augmentation a des conséquences directes sur la fréquentation, rendant encore plus incertaine la rentabilité économique de ces projets, accentuant la discrimination sociale. D’où le succès des alternatives par la route, notamment le covoiturage ou aussi le transport par cars. Ce dernier est certes nécessaire dans de nombreuses portions de territoire non desservies par la voie ferrée et moins onéreux… mais son impact environnemental, pollutions et GES, est plus élevé que le rail. L’aménagement et la modernisation de l’existant doit être un objectif prioritaire de la SNCF pour assurer sa mission au service de tous les usagers sur l’ensemble du territoire, et sa pérennité.
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