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(Communiqué) Huit agriculteurs gersois devant la justice demain : on saccage l’environnement pour dénoncer les contrôles de la police.

Dans la nuit du 18 au 19 août 2012, plusieurs individus vidangeaient violemment l’étang du Moura, un site naturel particulièrement riche, classé Natura 2000. Après 5 années d’enquêtes, 8 prévenus devront répondre de leurs agissements devant le tribunal correctionnel d’Auch ce jeudi 11 mai 2017 (à 9h00). Après avoir porté plainte à l’été 2012, les associations FNE Midi-Pyrénées et Nature Midi-Pyrénées se constitueront parties civiles pour faire valoir le droit de l’environnement.

Des infractions qui se justifieraient par un trop-plein de police de l’environnement

C’est une dizaine d’infractions qui seront jugées par le tribunal correctionnel d’Auch. Il s’agit de dégradations et d’incendies multiples, commis par 8 agriculteurs gersois (vidange de l’étang du Moura, incendies de véhicules de l’administration, incendies de radars automatiques, édification d’un mur à l’entrée de la direction départementale des territoires, incendie de la perception de Riscle, etc.).

Ainsi, il ressort de l’enquête que la motivation de ces actes trouverait son origine dans un contexte de gestion quantitative de l’eau, avec un soi-disant excès de contrôle au titre de la police de l’eau.

Pour autant, aucun d’entre eux ne faisaient l’objet d’arrêté de restriction de prélèvements (« sécheresse ») et les années 2011 à 2013 étaient particulièrement favorable aux céréaliers.

Une atteinte environnementale considérable

En asséchant l’étang du Moura , les prévenus ont détruit plusieurs milliers de poissons, dont des anguilles européennes, espèce en danger critique d’extinction selon l’union internationale de conservation de la nature (UICN). Mais surtout, ils ont gravement porté atteinte à la Cistude d’Europe, tortue d’eau douce protégée, en régression partout du fait de la disparition de son habitat.

Pour Thierry de NOBLENS, Président de FNE Midi-Pyrénées : « Ce saccage environnemental nous paraît inexcusable. Absolument rien ne peut justifier de tels actes, et surtout pas les faux prétextes avancés par les délinquants pour détruire des biens publics ou à forte valeur environnementale alors que ces mêmes agriculteurs sont par ailleurs massivement soutenus par de l’argent public depuis de nombreuses années. Nous souhaitons des condamnations à la hauteur des délits qui ont été commis ».