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Les portraits bénévoles

Thierry de Noblens

A l’écoute de ses ambitions, Thierry de Noblens défend l’environnement avec ferveur. Pour lui, la médiation n’est pas une solution pertinente, il croit plutôt en l’action et à l’affirmation. Il nous parle aujourd’hui de ce qui l’a poussé à s’engager et à prendre part à l’activité de FNE Midi-Pyrénées en tant que président.

Comment ton intérêt pour l’environnement s’est-il manifesté ?

J’ai commencé mes études en Biologie. Après une première année j’ai pris conscience que cela ne me convenait pas et au même moment j’ai eu un coup de cœur pour l’agriculture biologique, plus en harmonie avec mes motivations. Je suis donc parti en Lot-et-Garonne chez un agriculteur du Gabso (Groupement d’agriculteurs bio du sud-ouest) dont l’intérêt était d’exporter des produits sain. Après cela j’ai continué à pratiquer dans le domaine agricole pendant plusieurs années.

Tes premières expériences en tant que militant ?

D’abord en tant que zadiste, j’ai ensuite pris part à plusieurs actions écolos mais d’abord en autonomie. J’ai pu participer à des manifestations antinucléaires notamment. Par la suite j’ai monté une association pour la diffusion du papier recyclé en Ariège en 1984. Dans les années suivantes j’ai travaillé avec ma femme, artisan d’art, pour la restauration de céramiques anciennes. En 1989, le comité écologique Ariégeois m’a proposé d’être représentant associatif. J’en suis devenu le président en 1991 où j’ai maintenu cette position pendant 17 ans.

Que retiens-tu de cette première expérience de représentant ?

J’ai pu prendre du recul sur mes envies et mes motivations. J’ai besoin de participer activement à des actions concrètes. Le bénévolat tout le monde se fatigue au bout de quelques années, de certaines missions. Mais moi, il y a des trucs qui sont « plus forts que moi ». Je dois m’occuper de certaines choses. Par exemple, je ne voulais plus être président en 2006. Cette année-là : il y a eu un dossier d’extension de station de ski. Des bûcherons allaient venir couper une forêt avec des espèces protégées de Tétras. Je n’ai pas pu intervenir. Avec une juriste, le ministre de l’écologie nous a fait une lettre et donc on a attaqué ce projet avec ces arguments. On a gagné un conseil d’état. On a fait annulé le PLU et le tourisme pour l’extension de la station de ski. J’avais de la colère pour ce projet. Alors je me suis remis en selle au Comité écologique ariégeois.

Ta rencontre avec FNE Midi-Pyrénées ?

La première association me prenait beaucoup de temps. Je voulais me retirer de la vie bénévole et de la présidence… Mais une affaire m’a retenu. C’était plus fort que moi…. C’est l’ancien président FNE Midi-Pyrénées Michel Geoffre qui m’a encouragé à me présenter. Je pensais qu’un président devrait avoir ses idées claires au sujet de la protection de l’environnement. Car défendre la nature, c’est une lutte. J’ai de l’expérience dans la gouvernance de l’environnement. A l’asso, chacun se complémente. L’ensemble des gens du bureau ou de la fédération sont complémentaires.

Et le statut de président alors ?

C’est vrai que dans les deux associations où je me suis investi, j’étais président. Même si ce n’était pas vraiment choisi. Je trouve qu’un président doit affirmer ses convictions. La médiation peut porter préjudice à la défense de l’environnement. Des expériences m’ont démontrées que la concession n’est pas une méthode efficace. C’est donc par nécessité que j’accepte ce poste de président. Ce qui me plaît dans mon rôle, c’est de pouvoir coordonner les efforts de personnes très impliqués, au bureau et au conseil d’administration, pour l’utilité public et la protection de l’environnement.

Tes ambitions personnelles ?

Aujourd’hui je vis avec ma famille du métier d’artisanat. Cette activité bénévole pour la défense de l’environnement est une nécessité car nous sommes dans une crise écologique majeure. C’est une activité qui prend énormément de temps et qui n’est pas du tout lucrative. C’est un réel engagement militant…

José Cambou

Occitane, retraitée, mariée, grand-mère et un peu féministe, José Cambou est éco-militante depuis plus de 35 ans. Décorée de la légion d’honneur et de l’ordre national du mérite elle est bénévole à temps plein et contribue à faire de FNE Midi-Pyrénées un Mouvement de citoyens et citoyennes. Elle évoque pour nous son parcours et ses motivations.

A quand remonte votre rencontre avec FNE Midi-Pyrénées ?

Anciennement directrice d’Uminate (Union Midi-Pyrénées Nature et Environnement, j’ai participé jusqu’en 2001 tant aux commissions administratives qu’à l’information du public, la conception de matériel pédagogique ainsi que la conception et la mise en œuvre de formations. J’ai siégé 12 ans au CESER Midi-Pyrénées comme représentante de FNE Midi-Pyrénées. Je suis toujours vice-présidente de la fédération régionale où je suis chargée des questions de risques (environnementaux, sanitaires et technologiques) et d’aménagement du territoire (incluant les transports).

Une histoire qui a commencé bien avant et au-delà de la région.

Initialement titulaire d’un diplôme en biologie, je suis très engagée dans la protection de l’environnement. En Occitanie, je suis également vice-présidente de l’observatoire régional des déchets (ORDIMIP devenu ORDECO), mais aussi vice-présidente de l’association agréée de surveillance de la qualité de l’air (ORAMIP devenue ATMO Occitanie).
Mon implication au niveau national date de 1994. Je suis Administratrice de FNE où j’ai occupé les fonctions de trésorière puis de secrétaire nationale. Je suis aussi membre des directoires du Réseau Transports et Mobilités Durables, et du Réseau Santé environnement depuis 1997.

Un parcours au service de la nature mais aussi et surtout de la citoyenneté.

Alors que le mouvement FNE s’engageait dans des questionnements naturalistes, dès son origine dans les années 60, j’ai choisi d’apporter une vision plus citoyenne. Mon intérêt pour le domaine associatif, au-delà de la problématique des risques et d’aménagement du territoire, réside dans la participation et l’implication des citoyens, leur choix de vie au quotidien.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir bénévole ?

D’une famille dans l’administration, j’ai appris que dans ce milieu et dans les collectivités, la hiérarchie pèse lourd sur les décisions. Le manque d’avancée des idées importantes m’a encouragé à défendre la liberté de parole et d’action. Equité et démocratie, environnement, biodiversité et santé humaine, mais également vie associative sont là mes motivations premières.

Des ambitions dans et pour FNE Midi-Pyrénées.

Au sein de FNE je souhaite amener de nouvelles positions, de nouveaux débats, en dirigeant l’attention sur de nouvelles problématiques. Trop nombreux sont ceux qui cherchent à construire le passé. Dans cette optique la fédération doit avancer collectivement pour faire évoluer les choses. La concertation est un point clé de mes ambitions. Il ne s’agit pas simplement de raisonner en comité restreint, le mouvement se doit d’être solidaire et collaboratif. En plus de partager et de défendre nos valeurs, je mets un point d’honneur à rechercher les solutions les plus économiquement, techniquement, écologiquement et socialement acceptables.

Wilfried Dondaine

A l’écoute, empathique et dans le partage, Wilfried Dondaine est un bénévole très présent dans la vie associative. Militant dans la cause animale, ses ambitions mettent l’accent sur le lien social qu’est le mouvement FNE Midi-Pyrénées. Il a accepté de nous en dire plus sur son parcours et son engagement.

Etre bénévole pour Wilfried,

C’est un sens. On se place directement à la croisée des chemins entre l’adhésion à un mouvement et les aspirations personnelles. C’est du lien social, un véritable lieu de rencontre entre individus de divers horizons. Tout le monde peut apporter son grain de sable à l’édifice. C’est également un plus. Le bénévolat se concilie bien avec le reste et ne vient pas nécessairement empiéter sur notre vie personnelle ou professionnelle tant qu’on arrive à prendre du recul.

Pour toi, qu’est-ce que c’est la protection de l’environnement ?

C’est un choix. Je choisis d’agir et je choisis ma manière d’agir. C’est du questionnement. Investi dans la cause animale, ma curiosité s’était d’abord portée sur la consommation alimentaire et son impact écologique. C’est aussi un partage. Mon intérêt pour la cause animale je le partage avant tout avec ma femme, très militante. Hormis un public déjà engagé, l’important est d’informer le grand public autant sur les mauvaises que les bonnes pratiques. Mon intérêt actuel se place dans l’agro-écologie. J’émets d’ailleurs quelques craintes concernant l’évolution rapide mais surtout négative du nombre d’agriculteurs. Protéger l’environnement c’est autant de l’action. Au-delà des manifestations et des rassemblements, un engagement physique permet de faire la différence. C’est pour cette raison qu’à l’époque, j’ai recherché des associations en lien avec mes valeurs.

Ta rencontre avec FNE Midi-Pyrénées,

J’ai découvert France Nature Environnement Midi-Pyrénées grâce à des expositions lors d’une journée de l’environnement. Par la suite j’ai rencontré Emilie, chargée des bonnes pratiques, avec qui ça a de suite accroché. Ils [l’équipe] m’ont adopté. C’est d’ailleurs ce que j’apprécie le plus dans l’association. Il n’y a ni jugements, ni pressions, ni animosité, ils prennent les gens comme ils sont. On est là tant mieux, on n’est pas là tant pis. Cela permet de partir et de revenir sans culpabilité. On dispose d’une grande liberté d’action et c’est important dans la vie associative.

Tes ambitions dans et pour FNE Midi-Pyrénées,

Premièrement je souhaite agir pour l’environnement. Qui dit agir dit action et c’est là mon ambition principale pour FNE Midi-Pyrénées, de rester actif et collectif. Même si certains projets ne se réalisent pas ou que d’autres paraissent compliqués à mettre en place au premier abord, il ne faut pas baisser les bras et préserver cette dynamique de co-construction. Pour maintenir notre portée, je préconise par exemple de privilégier les actions courtes, qui permettront également d’appuyer les projets plus lourds. Le public, déjà engagé ou non, a besoin d’observer des effets directs sur l’environnement, il veut du concret, de l’action, un retour sur investissement. Pour ma part, je représente implicitement le bénévole référant de la vie associative, où je peux jouer le rôle de médiateur et d’aide à la transition entre les volontaires chargés de cette mission.

Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours ?

A l’origine mon parcours est orienté dans l’aménagement paysagé. J’ai intégré une école horticole à Paris où j’ai travaillé dans les jardins. En arrivant à Toulouse j’ai suivi un BTS aménagement paysagé qui m’a ensuite permis de monter mon entreprise dans le domaine. J’ai dû arrêter l’activité au bout de quelques années et ai donc cherché à me réorienter dans l’éthique environnementale. A ce point-là je cherchais en priorité une formation qui mise aussi et surtout sur l’action. J’ai finalement repris mes études en « Licence Pro Intervention Sociale Métiers de la formation des jeunes et des adultes ».

Tes ambitions personnelles,

Je mise beaucoup sur l’accompagnement. Je suis convaincu que beaucoup de jeunes ont l’ambition au fond d’eux pour travailler la terre, notamment au niveau local. Un de mes projets porte sur un chantier école, dans lequel les enfants pourraient retrouver du lien avec la terre et où l’on pourrait revaloriser la permaculture. Au bout du compte, j’espère vraiment pouvoir me spécialiser dans la formation et l’accompagnement parce que le plus important, tous domaines confondus, c’est le partage des connaissances et des savoir-faire.