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FNE Midi-Pyrénées conteste le permis délivré pour construire la Tour Occitanie

Avec le DAL 31, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées et Non au Gratte-Ciel de Toulouse, nous déposons aujourd’hui un recours en annulation contre le permis de construire autorisant l’édification de la Tour Occitanie à Toulouse.

L’accord donné par la Mairie actuelle au permis de construire de la Tour Occitanie, projet de gratte-ciel d’une hauteur de 150 mètres occupant la parcelle de l’ancien tri postal voisin du bâtiment principal de la gare Matabiau, coincé entre les voies SNCF et le Canal du Midi, fait maintenant l’objet d’un recours contentieux en annulation.

D’une part, nos structures contestent le bien-fondé de cette autorisation compte tenu de l’insuffisante concertation préalable pour un projet pourtant décrit comme emblématique de Toulouse.

D’autre part, et comme le note la commission d’enquête publique elle-même, les éléments du dossier de consultation, et notamment cette étude d’impact, sont à la fois confus et incomplets. Et ceux-ci rendent par suite difficile le jugement par les toulousains des impacts et l’appréhension des enjeux.

De manière non exhaustive, nos associations relèvent notamment les insuffisances suivantes :

  • Une prise en compte minimisée des impacts du projet sur le patrimoine ;

Une vigilance particulière doit être exercée, que ce soit vis-à-vis de l’insertion paysagère du gratte-ciel à proximité du bâtiment principal de la gare, classé, ou bien vis-à-vis des orientations prévues dans le « Plan Canal » ou bien encore vis-à-vis de la candidature de la ville de Toulouse à son inscription au titre de l’UNESCO ;

  • Une prise en compte trop légère de la vulnérabilité du projet à des risques d’accident ou de catastrophe majeure ;

Plutôt que minimiser tout problème à ce niveau, il faut montrer une extrême résistance au risque créé par le transport de matières dangereuses à proximité immédiate d’une zone sur-densifiée (le gratte-ciel), ou celui résultant d’un phénomène hydraulique d’origine plus lointaine (répercussion à distance d’une rupture de barrage par exemple) ;

  • Le manque d’analyse sérieuse quant à la maitrise par l’autorité compétente de l’augmentation locale du trafic automobile ;

Que ce soit en phase chantier ou en phase exploitation, le trafic automobile réagit directement sur le niveau de pollution de l’air, et son impact est direct sur la santé des habitants, particulièrement critique dans ce secteur urbain central ; l’impact de l’éventuel gratte-ciel sur celui-ci doit être sérieusement étudié

  • L’absence d’évaluation des impacts du gratte-ciel sur le régime hydraulique souterrain, et l’estimation du risque afférent ;

Il est noté par le promoteur des difficultés liées à la construction du bâtiment dans cette zone dite « singulière » dont les variations sont incomplètement maîtrisées (nécessitant pour le promoteur au suivi dit « piézométrique du sol sur une longue période »).

  • L’absence de définition explicite des matériaux de construction finalement proposés ;

Au terme de l’enquête publique, il est exigé des matériaux structuraux à plus faible contenu énergétique que ceux initialement prévus, et leur définition est encore à produire par le promoteur ;

Les prescriptions relatives aux éléments de façade appellent la fourniture d’éprouvettes (non spécifiées) qui n’ont pas été encore réalisées et analysées ;

L’ensemble de ces définitions réagissent d’ailleurs directement sur l’actualité de la construction soumise à étude d’impact qui doit être intégralement mise à niveau ;

  • Les incertitudes sur les éléments de consommation énergétique du bâtiment ;

Devant l’absence d’éléments de définition à cet égard, on note une certaine confusion quant à la mise en place d’une marge de tolérance (20%) réservée aux évolutions éventuelles plutôt qu’un engagement ferme à tenir le in fine le bilan minimum (RT2012 – 20%) présenté ;

On notera particulièrement ici l’absence de dispositif EnR (énergie renouvelable) et la violation des dispositions du PLUi-H et communes liées à la sobriété énergétique des constructions ;

  • De sérieuses questions sur la faisabilité et la pérennité des rubans végétaux ;

La qualité ainsi que la quantité de substrats et besoins en eau (potable) nécessaires à leur subsistance sont encore à préciser ;

Une discussion sérieuse sur leur vulnérabilité est encore à mener, que ce soit vis-à-vis des phénomènes météorologiques (vents principalement) ou des conditions climatiques (réchauffement).

Pour le Président de FNE Midi-Pyrénées :

Considérant que cette évaluation environnementale stratégique comporte de nombreuses irrégularités et lacunes, et que de nombreux impacts environnementaux ont été écartés sans être étudiés, nous avons décidé dans un souci d’intérêt général des Toulousains, de signifier le contresens écologique et climatique que représente cette tour et de rejoindre les co-requérants au recours contentieux.


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