Les éclairages de nos villes et villages ont un impact sur notre environnement et tout particulièrement sur les milieux aquatiques. Les cours d’eau qui passent sous nos ponts sont peuplés de plantes, insectes et poissons qui la nuit ont besoin d’obscurité. Malheureusement nombreux sont les éclairages qui viennent directement perturber ces milieux fragiles et essentiels.
Les cours d’eau sont les plus grands réservoirs de biodiversité qui traversent nos villes. Ils servent de corridors à l’ensemble des poissons. Nous savons que la lumière perturbe le comportement de certains poissons devenant ainsi une barrière à leur déplacement. Un faible taux d’éclairement sur un milieu aquatique peut aussi retarder la métamorphose des têtards ou inféconder les œufs de certains poissons.
La campagne Sentinelles Halo à l’eau a été créée pour lutter contre ces barrières lumineuses. La nuit tombée, les sentinelles étaient invité à partir à la recherche des sources lumineuses éclairant directement les cours d’eau et à envoyer leurs photos. Notre objectif était de sensibiliser les gestionnaires des éclairages pour supprimer les nuisances et faire appliquer la réglementation. En effet d’après la réglementation, certains type d’éclairages ne peuvent pas être orientés directement vers les cours d’eau.
La campagne est aujourd’hui clôturée mais restez à l’affût pour 2023 !
Impact de la lumière artificielle sur la biodiversité aquatique
Comme tout être vivant, les espèces aquatiques utilisent le cycle jour/nuit comme repère et coordonnent en fonction leur migration, leur reproduction, etc. La pollution lumineuse affecte le discernement de ce cycle et met en danger ces espèces.
Les anguilles sont en danger critique d’extinction. Lors de leurs grandes phases de migrations entre la mer de Sargasses en Floride et les bassins versants d’Europe, les anguilles qui sont très sensibles à la lumière voyage de nuit. Pour autant, arrivée aux côtes et berges elles sont affectées par la pollution lumineuse qui va les gêner dans leurs déplacements pour accéder à leurs lieux de vie.
Les zooplanctons évitent les prédateurs le jour et se déplacent la nuit pour se nourrirent de phytoplanctons en surface. La pollution lumineuse impacte leur capacité à discerner le jour et la nuit précisément et donc réduit l’amplitude de leurs migrations verticales. Par leur manque de présence en surface on observe une prolifération de microalgues : la mise à mal d’une espèce provoque le dérèglement de l’écosystème entier.
Lumière surface en eau et réglementation
Arrêté du 27 décembre 2018
Les éclairages créent des barrières lumineuses sur les surfaces en eau, ce qui perturbe ces milieux fragiles et essentielles. Ces nuisances sont réglementées par « l’Arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses ».
Les surfaces en eau concernées par l’arrêté : les cours d’eau, le domaine public fluvial (DPF), les
plans d’eau, lacs, étangs et le domaine public maritime (DPM) (partie terrestre et maritime).
L’arrêté interdit les éclairages directement orientés vers les surfaces en eau.
C’est-à-dire ?
Cas particuliers :
- Les installations lumineuses mises en service avant le 1er janvier 2020 ne sont pas concernées par cet arrêté.
- Les installations lumineuses installées pour des raisons de sécurité dans les zones de circulation et de stationnement en bordure de plans d’eau, pour un événement particulier ou dans le cadre d’une autorisation d’occupation temporaire
- Localement des réglementations plus strictes peuvent être mis en place tel que le long des continuités écologiques comme le prévois le code de l’environnement
POUR PLUS D’INFORMATIONS :
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