Communiqués / Avis

En Ariège, la violence et les menaces continuent !

À force de cautionner la malveillance et les infractions, les dérives se poursuivent !

LES FAITS

Le 18 octobre 2022 se tenait au tribunal correctionnel de Foix (09) le procès de représentants locaux de la chasse, de la FNSEA, des Jeunes Agriculteurs, ASPAP… revendiquant défendre “la ruralité”. Les faits reprochés remontaient à 2018 , entrave à la manifestation, non déclaration de manifestation, le tout dans un élan de haine, de menaces et de violence nauséabonds qui avait obligé des dizaines de CRS ainsi que Mme la préfète à s’interposer. La cible d’une telle action était la rencontre dans une salle des fêtes de différentes associations portant sur un état des lieux de l’environnement en Ariège.

Le jour du procès qui dura 7 heures, en soutien aux 6 prévenus, des milliers de personnes ont déferlé sur Foix, la ville bouclée, les forces de l’ordre mobilisées, les administrations même recommandaient à leurs employés d’éviter de circuler et de se garer dans Foix, le télétravail très conseillé.

Les parties civiles elles (seules 12 personnes pour les 6 associations) sur les conseils de la préfecture sont arrivées par un chemin détourné leur véhicule sous bon contrôle de 4 camions de CRS toute la journée.

UN CONSTAT AFFLIGEANT

Ce jour là se sont précipités pour manifester, président.e.s de départements, un député de l’Ariège, maires, certains élus régionaux , président da la fédération nationale de chasse, présidente de la FNSEA nationale… et bien d’autres.

Mais enfin que sont venus soutenir tous ces élus ? Sont-ils venus dire qu’il ne reconnaissent plus les valeurs de la république, les juges ont pourtant prononcé suite aux réquisitions du parquet des peines sans équivoque sur la responsabilité des prévenus : pour chacun des 6 prévenus, 3 mois de prison avec sursis et 500 € d’amende ; 2000 € d’amende par organisation responsable de la manifestation violente du 5 mai 2018 à La Bastide-de-Sérou, l’ASPAP, la FD chasse 09, la FNSEA, les JA 09, CAA.

DES SUITES LAMENTABLES

Deux jours après le jugement , la nuit du 1er au 2 décembre l’accès à la maison du Président de l’association plaignante au procès le Chabot a été coupé, visé par un acte de malveillance monceau de fumier, barre de fer, palette, tête de sanglier, banderole “tu veux la merde tu vas la trouver” “offert par la ruralité”

Au delà de la lâcheté de ceux qui ont perpétré cet acte, se pose la question du soutien inconditionnel de nombreux élus. En cautionnant des actes illégaux, ils discréditent l’exercice de la justice et les lois de la République. En prenant partie pour une partie de la population, ils s’écartent de leur rôle de représentation de l’ensemble des citoyens sur leur territoire, ils affaiblissent la cohésion sociale. En approuvant des comportements délictueux, ils incitent à leur répétition, on le constate une fois de plus, malheureusement. Attiser les haines, favoriser les dissensions sans aucune considération pour l’ensemble des citoyens qu’ils sont censés représenter sur leur territoire est paradoxal et représente une grave dérive de la démocratie.

Nos associations adhérentes légitimement présentes dans un grand nombre d’instances, privilégient toujours la voie de la concertation. Elles sont force de propositions constructives et s’appuient strictement sur le droit de l’environnement. Elles dénoncent le recours à la violence et regrettent l’absence de réaction des élus et des services de l’État face à ces agissements.


Cécile Argentin
Présidente FNE Midi-Pyrénées