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L’Etat trop frileux dans sa politique de reconquête de qualité de l’air en Haute-Garonne

Le projet de PPA (plan de protection de l’atmosphère) doit être acté par un arrêté du Préfet de la Haute-Garonne ; il est, compte tenu de la réglementation, obligatoire d’en avoir un. Le 18 février, il était présenté dans sa version finale au CODERST (conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques) de la Haute-Garonne. Le représentant de FNE Midi-Pyrénées a voté contre le projet. Pourquoi ?

Le transport représente la première source de pollution atmosphérique

Sur la période 2007 – 2013, le territoire de l’agglomération toulousaine a présenté de façon récurrente, à proximité des principaux axes de circulation à fort trafic, à la fois des dépassements des valeurs limites annuelles pour la protection de la santé humaine pour les oxydes d’azotes (NO2), et, suivant les années, des dépassements des valeurs limites annuelles pour la protection de la santé humaine pour les particules PM10. D’après les estimations effectuées par l’ORAMIP, à partir des données de pollution de 2009, 14.591 habitants étaient exposés à une valeur de NO2 au-dessus de 40 µg/m3 en moyenne annuelle (valeur limite).

Sur le territoire du PPA, près de 75% des émissions d’oxydes d’azote sont issues du trafic routier. Le trafic routier est également le principal émetteur des particules en suspension PM10 du territoire PPA avec 43 % des émissions totales annuelles. Le transport n’est pas la seule contribution à la pollution de la zone du PPA mais on voit bien qu’elle est prépondérante.

La réduction des vitesses sur les axes à fort trafic reportée aux calendes grecs

La mesure B1 du projet de PPA est titrée « réduire les vitesses maximales autorisées dans la zone PPA ». Ceci concernerait les axes à fort trafic : A61, A62, A64, A 68, rocade Arc-en-Ciel (D980), D817, D820. Mais la formulation actuelle de la mesure est désormais : « il est envisagé de réduire la vitesse » autorisé de 110 km/h à 90 km/h pour les véhicules légers et à 80 km/h pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes.

Nous n’acceptons pas la formulation utilisée compte tenu des enjeux de santé publique. Cette attitude attentiste et dilatoire est inacceptable pour notre fédération d’associations.

Pour José Cambou, Vice-Présidente de FNE Midi-Pyrénées, : « Nous demandons inlassablement depuis des mois un engagement clair de l’Etat sur une réduction des vitesses pour les grandes voieries pénétrantes de l’agglomération toulousaine afin de faire sensiblement baisser les expositions des populations riveraines car là est le principal enjeu sanitaire ; ceci nous ayant été refusé nous n’apportons pas notre soutien au plan de protection de l’atmosphère toulousain. »