FACE AU COVID 19, QUELLE QUALITÉ de l’AIR, AUJOURD’HUI et APRÈS ?
Les relations entre santé et environnement sont primordiales et l’action délétère de la pollution de l’air sur la santé ne fait plus de doute.
La qualité de l’air doit bénéficier en urgence de moyens de contrôle, d’attention et de décisions à la hauteur des enjeux de protection de l’environnement et de santé publique.
C’est en raison de l’impact fort de l’environnement sur la santé que France Nature Environnement Midi-Pyrénées demande des moyens supplémentaires d’urgence pour l’ organisme chargé de surveiller la qualité de l’air dans notre région : ATMO Occitanie et les autres ATMO régionales pour un suivi plus précis et de plus grande ampleur de la qualité de l’air et de son évolution, durant le confinement, et ensuite.
Dans la continuité de notre appel « pour repartir du bon pied » du 1er avril 2020, nous souhaitons que la qualité de l’air, actuellement améliorée du fait du confinement, et révélatrice de nos pratiques, soit une des priorités majeures de « l’après » qui se construit aujourd’hui.
Face à la pandémie de Covid19, il est crucial de comprendre les relations entre qualité de l’air et expansion de cette maladie respiratoire, ou de maladies similaires1.
‘Habituellement’, la mauvaise qualité de l’air est responsable de près de 70 000 décès prématurés par an en France (et près de 9 millions dans le monde) ce qui en fait une des toutes premières causes de mortalité avec de nombreuses maladies graves dues à la mauvaise qualité de l’air2.
Or la plupart de ces maladies graves représentent les risques de co-morbidité du Covid 19.
En outre, la pollution de l’air affecte gravement notre santé, nos réponses immunitaires et notre espérance de vie, mais aussi la biodiversité (qui représente pourtant notre meilleure ‘assurance vie’).
FACE A CE PROBLÈME MAJEUR, IL EST INDISPENSABLE DE MIEUX SURVEILLER LA QUALITÉ DE L’AIR, CONNAÎTRE LES IMPACTS DES POLLUTIONS, POUR AGIR ET PRÉSERVER NOTRE ENVIRONNEMENT ET DONC NOTRE SANTÉ, DÈS AUJOURD’HUI POUR DEMAIN
Pour Cécile ARGENTIN, Vice-Présidente de FNE Midi-Pyrénées : « Il est incompréhensible qu’ATMO Occitanie n’ait pas les moyens techniques suffisants pour mesurer et surveiller correctement la qualité de l’air, ni ‘en temps normal’, ni aujourd’hui. En effet elle n’est pas en mesure de préciser la source des particules fines (PM2,5 et plus fines) qui persistent de façon élevée dans l’air malgré le confinement et le fort ralentissement du trafic automobile. Un appareil de ‘seulement’ 250 000 euros le permettrait pourtant.
Le réseau d’appareils de mesures sur un territoire grand comme celui de l’Occitanie où les causes de pollutions sont multiples, et les moyens humains pour le faire fonctionner et l’analyser sont aussi insuffisants.
FNE Midi-Pyrénées demande depuis plusieurs années que les budgets d’ATMO Occitanie soient revus à la hausse et passent, a minima et dans l’immédiat, de 0,75€/habitant.e à 1€/habitant.e. Il faut aussi qu’ATMO Occitanie soit dotée sans attendre d’un appareil de caractérisation des particules fines.»
– Il est aussi indispensable de prendre, sur la durée, des mesures de même ampleur que celles prises face au Covid19 avec les décisions liées au confinement (forte réduction du trafic automobile et aérien, relocalisations, et limitation des activités industrielles aux seules productions essentielles…).
Certains polluants importants, comme les particules issues de l’agriculture (poussières, engrais et pesticides) restent actuellement très présents, et les particules liées aux combustions dans nos logements (dans lesquels nous sommes davantage présent.e.s en ce moment) ou bien au brûlage (interdit) des déchets verts sont même en augmentation. Il faut donc en tirer des enseignements et modifier fortement nos pratiques dès à présent, et pour la suite.
C’est ce que nous proposons dans notre nouvelle Lettre d’information en ligne « #3-Face au Covid 19, spéciale Qualité de l’Air », pour inviter à réfléchir et à repartir du bon pied, en repensant et modifiant notamment l’organisation de notre temps de travail, nos mobilités, notre consommation etc…
Dans le contexte du confinement actuel, il est aussi important d’attirer l’attention et rappeler l’importance de la qualité de l’air intérieur de nos logements, de nos lieux de travail et lieux de vie.
L’air intérieur est très pollué. En confinement, plus que jamais, il est indispensable d’ouvrir les fenêtres et d’aérer.
C’est ce que nous proposons aussi pour l’ensemble de la société : « Ouvrons les fenêtres et aérons, respirons mieux ensemble ! ».
1Des études italiennes et états-uniennes notamment ont montré une forte relation entre régions polluées, où l’air est de très mauvaise qualité, et implantation ou expansion du Coronavirus responsable du Covid1ré9. Est ce un hasard si la Lombardie en Italie, une des régions où l’air est le plus pollué en Europe, concentre tant de décès ?
2La mauvaise qualité de l’air, par la présence de microparticules polluantes issues principalement des véhicules, de l’agriculture, du chauffage et de l’industrie, provoque aussi de nombreux problèmes comme l’asthme et d’autres maladies respiratoires invalidantes.
Par les autres substances nocives qu’il transporte (pesticides, autres perturbateurs endocriniens…), un air pollué est aussi vecteur de nombreuses maladies graves (maladies neurodégénératives, cancers, obésité…). En outre l’augmentation des températures que nous connaissons exacerbe ces effets.
Contacts :
Cécile ARGENTIN : Vice-Présidente de FNE Midi-Pyrénées
Jessica CORIDUN : Chargée de mission Mobilités-Transports et Qualité de l’Air
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