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Au nord de Toulouse, des espèces protégées peuvent-elles menacer le projet du groupe Cargo ?

Une association de défense de l’environnement se lève contre le projet de plateforme logistique à Saint-Jory, au nord de Toulouse. Cargo prévoit un entrepôt de 80000 m2 et aussi une centaine d’emplois.

Si aujourd’hui seul un petit panneau annonce que le terrain sur lequel il est planté sera bientôt occupé par une entreprise, le chantier, lui, a une tout autre dimension… Sur ce site de plus de vingt hectares, le groupe Cargo envisage la construction d’un immense entrepôt (La Dépêche du 28 avril). Plus de 80 000 m2 de stockage et logistique de bureaux sont annoncés. À la clef, Cargo annonce aussi la création d’une centaine d’emplois, ce qui n’est pas pour déplaire à la Ville et son maire. Thierry Fourcassier y voit « une belle réalisation sur le plan économique ». Le maire évoque « une livraison en 2024 avec une première tranche de 53 000 m2 de bâtiments dédiés à une plateforme logistique des Centrakor, Cogex outillage, Roldan, Promodis, Yliades, C2S..». Et, comme s’il fallait devancer d’éventuels détracteurs, Thierry Fourcassier a également souvent répété que cette construction n’engendrerait « aucun accès pour les camions côté Saint-Jory, tous passants par l’Avenue de Euro dans la zone industrielle de Bruguières ».

Le terrain sur lequel Cargo va s’installer… et où vivent des batraciens, oiseaux etc. Photo DDM Ch.H

Tout le monde n’est cependant pas convaincu par ce projet. Et notamment France Nature environnement Midi-Pyrénées qui vient tout simplement de déposer un référé pour demander la suspension des travaux. Pour FNE, « la construction de l’entrepôt logistique menace quarante-six espèces protégées » et, dit-elle, « l’autorisation environnementale délivrée par le préfet de la Haute-Garonne a été adoptée au mépris de dispositions de protection des espèces protégées. Elle a donc fait l’objet d’une demande en annulation devant le juge administratif par notre association ». Celle-ci estime que « l’arrêté préfectoral autorisant ce projet outrepasse la directive européenne habitats qui interdit la mise à mort intentionnelle de spécimens appartenant à une liste d’espèces protégées, ainsi que la destruction de leurs zones de repos ou de reproduction. »

Parmi les espèces ici menacées, l’association a recensé « quatre amphibiens et reptiles (crapaud calamite, Pélodyte ponctué, etc.), sept chauves-souris et cinquante-deux oiseaux dont le milan noir, la pie-grièche écorcheur, l’aigle botté, etc.… Contactée par nos soins la Préfecture a répondu qu’« au préalable, les services de l’État ont pris en compte l’étude d’impact qui a analysé les impacts potentiels du projet sur la biodiversité comme très faibles et circonscrits à la phase chantier ». Elle ajoute par ailleurs que, « la période d’abattage et de dé végétalisation se tiendra impérativement entre septembre et octobre comme l’Autorité environnementale le prévoit dans un avis du 18 mars 2021. Ce dernier point a d’ailleurs été repris comme prescription dans l’autorisation qui a été donnée à la société Cargo, qui l’a respecté ».

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