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Nidification à la Crem’arbre : Nouvelle cause d’illégalité de toute intervention

Le 16 mars dernier, une première nidification d’un couple de mésanges bleues, une espèce protégée, a été observée puis documentée par les écureuil.le.s dans un arbre de la Crem’arbre.

Cela signifie que la période de reproduction des oiseaux a débuté ; toute intervention sur zone doit donc cesser immédiatement conformément à la mesure MR03 annexée à l’arrêté préfectoral du 1er mars 2023 encadrant les travaux et à la loi interdisant toute perturbation délétère à la reproduction.

Depuis samedi 16 mars, les écureuil.le.s observent les allées et venues d’un couple de mésanges bleues (Cyanistes caeruleus) transportant divers matériaux vers une cavité dans Fourmis, un chêne occupé de la Crem’arbre. Cela signifie qu’elles sont probablement en train d’y construire un nid.

Nous sommes en train de rassembler sans les déranger des preuves visuelles de leur nidification, mais la mesure

MR03 annexée à  l’arrêté préfectoral stipule de toute façon que l’autorisation des défrichements/déboisements entre le 15 février et le 31 mars est conditionnée à une “vérification d’absence de nids par l’ingénieur écologue avant les travaux”, et que ”si identification de nids d’oiseaux, alors : abattage des arbres repoussé”.

Cette précision dans l’arrêté a pour but de nuancer le choix de la date du 31 mars, qui est arbitraire puisque la période de nidification peut être plus ou moins précoce en fonction des années (c’est pour cela qu’il est interdit de tailler les haies à  partir du 15 mars). Or cette année le printemps est déjà là  : les oiseaux ont commencé à  faire leur nids, et ils doivent pouvoir le faire en toute tranquillité. Cela n’a pas empêché les forces de l’ordre hier (lundi 18 mars) de faire usage d’armes bruyantes et impactant la qualité de l’air (tirs de grenades lacrymogènes notamment), et donc perturbant l’environnement de reproduction des mésanges et des autres espèces protégées de la parcelle.

Nous exigeons donc l’arrêt de tout type d’intervention sur la zone afin de respecter l’arrêté préfectoral et de ne pas perturber la nidification de ce couple et d’autres éventuels, moment crucial et particulièrement sensible de leur activité printanière.

Une plainte a été déposée dans ce but auprès du procureur de Toulouse, avec copie aux services concernées de la préfecture du Tarn, de la DREAL et l’Office Français de la Biodiversité vu l’urgence.

Rappelons tout de même que selon ce même arrêté préfectoral, seul texte en vigueur actuellement jusqu’à preuve du contraire, les défrichements/déboisements sont déjà interdits sur cette parcelle classée “à fort enjeu environnemental” puisqu’ils ne sont autorisés entre le 15 février et le 31 mars que “dans les secteurs à moindres enjeux avec validation de la DREAL/DE”. Malgré le non­respect de cette clause depuis plus d’un mois, nous estimons nécessaire d’alerter sur cette nouvelle cause d’illégalité de futurs abattages avant le 1er septembre.

Co-signataires

Les Naturalistes des Terres, Collectif La Voix Est Libre, L’Union Protection Nature Environnement du Tarn (membre de FNE Occitanie Pyrénées), Le Groupe National de Surveillance des Arbres

Contacts presse

Hedera au 06 77 63 34 40 pour Les Naturalistes des Terres

Sylvie Baune au 06 16 14 44 72 pour l’UPNET

Olivier Chollet au 06 75 60 46 54 pour le GNSA