Le groupe LAFARGE CIMENTS envisage un renouvellement de la surface autorisée d’extraction de 111,1 ha de calcaire, de limons et de marnes. Ce nouveau projet d’extension pour 30 ans d’une carrière à ciel ouvert sur le site de Martres-Tolosane, sur un secteur abritant plusieurs types d’habitats naturels, fait actuellement l’objet d’une demande d’autorisation assortie d’un dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées, qui a reçu un avis réservé du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN).
Les associations Nature Comminges, Nature En Occitanie et FNE Occitanie Pyrénées viennent de déposer leurs observations concluant à un avis défavorable.
Cette déposition intègre notamment les remarques et demandes suivantes :
Remarque
L’évaluation des impacts n’a pas suffisamment pris en compte les effets cumulés avec les autres phases d’extension de la carrière et d’autres projets qui ont également artificialisé les massifs du Cassagnau et du Montgrand sur des habitats rares, peu représentés, menacés ou indispensables à une partie du cycle vital d’une espèce.
Demande
Nous demandons une stratégie d’évitement plus ambitieuse, en particulier un évitement des stations Iris à feuille de graminée. La MRAe recommandait d’ailleurs de conférer aux parcelles évitées (contenant l’Iris à feuilles de graminées) un statut de protection naturaliste fort permettant de garantir de manière pérenne le maintien en bon état de conservation des habitats favorables à l’espèce. Pour s’assurer de l’efficacité des actions de translocation des pieds d’Iris un conventionnement technique doit être établi avec le conservatoire botanique (CBNPMP).
Remarque
Au regard des mesures compensatoires proposées, le maintien de la population d’Iris graminée n’est absolument pas garanti.
Nous demandons que soit défini un véritable plan de gestion des parcelles de la ZNIEFF, par une action d’animation foncière, afin d’envisager à long terme, une gestion globale des richesses écologiques du massif, en particulier des parcelles accueillant l’Iris graminée et le Damier de la Succise. Cette gestion devrait s’accompagner d’une réflexion globale, à l’échelle de la ZNIEFF pour envisager une préservation durable des habitats naturels et des espèces, en prévoyant un travail d’animation auprès des autres propriétaires limitrophes, afin d’harmoniser les mesures de gestion favorables à la biodiversité.
Demande
Concernant le suivi des mesures environnementales, nos associations demandent que :
- Un processus périodique de communication auprès du public et des associations environnementales du suivi des mesures environnementales soit inclus dans les articles de l’AP avec la déclinaison des mesures compensatoires, la mise en place de l’APPB, le respect de la planification écologique retenue. Celui-ci mettra en évidence l’efficacité des mesures sur des indicateurs simples, en particulier sur la mesure de la croissance de la population d’Iris à feuille de graminée.
- l’opérateur-gestionnaire des sites de compensation soit officiellement précisé dans l’arrêté préfectoral (AP). Nous souhaitons que la gestion soit confiée à une structure indépendante.
- le plan de gestion des zones de compensations approuvé par la DREAL soit ajouté aux annexes de l’AP.

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