Édito
Le dernier bilan d’ATMO Occitanie, présenté en CODERST 34 [conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques – ndlr] fin novembre, nous révèle que nos émissions d’Oxydes d’Azote, principalement émises par le trafic routier, sont en légère baisse malgré l’augmentation du nombre de kilomètres parcourus. Ce qui signifie que le parc roulant est moins polluant, donc plus récent avec sans doute plus de véhicules électriques.
Les particules PM10 et PM2.5, en baisse également sont issues du chauffage au bois et des transports. Nous savons par ailleurs que les PM1 et PM0.1, donc ultrafines sont les plus nocives pour la santé humaine car elles pénètrent dans tous les tissus, mais elles sont encore insuffisamment mesurées.
Malgré une amélioration en Occitanie, les résultats des mesures montrent que les objectifs de qualité de l’air ne sont pas respectés par rapport aux valeurs réglementaires françaises.
Or les cartes d’expositions pour l’Occitanie avec les futurs abaissements des valeurs limites fixés au niveau de l’Europe d’ici 2030, indiquent que la population sera fortement exposée à ces polluants sur tout le territoire !
Aussi est-il urgent d’agir. Nous pouvons nous réjouir du partenariat entre ATMO et le port de Sète, de notre action pour surveiller les poussières émises par les carrières, des campagnes de mesure réalisées cet été à proximité d’établissements accueillant des publics sensibles ou encore de notre participation au PPA [Plan Protection de l’Atmosphère – ndlr] de Perpignan.
Nous devons poursuivre et renforcer notre réseau pour amplifier nos actions pour un air légitiment respirable !
Hugues Ferrand, vice-président de FNE Occitanie Méditerranée
Réseau air respirable en Occitanie
Note sur la santé des riverains face aux carrières
Suite à la campagne de mesure réalisée aux alentours de la carrière de Baixas (66), FNE et FNE OCMED ont réalisé une note portant sur les poussières issues des carrières, et reprenant les récentes recommandations de Philippe Quénel, docteur en médecine & en épidémiologie, spécialiste en santé publique (voir détails).
Cette note a été transmise aux représentant·e·s de FNE dans les instances telles que le Conseil National de l’Air ou Santé Publique France afin de porter notre plaidoyer et appuyer nos demandes et notamment celles d’intégrer dans le plan de surveillance réglementaire des carrières le suivi des PM10 (rappel sur les PM10 dans la « lettre air n°3 »).
Replay du webinaire « Chauffage au bois, chaufferie biomasse et santé »
Dans le cadre de la Journée Nationale de la Qualité de l’Air, FNE Occitanie Pyrénées a proposé le 16 octobre dernier un webinaire sur le chauffage au bois, les chaufferies biomasse et la santé.
Ce webinaire – à retrouver sur ce lien – a permis d’exposer les risques sanitaires associés au chauffage au bois et à la chaufferie de biomasse au travers des interventions de M. Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS (voir détails) et de Mme Cécile Argentin, présidente de FNE Occitanie Pyrénées pour les aspects réglementaires.
Visionnez ce webinaire
– si ce n’est déjà fait –
et partagez le !
Lancement du Plan Protection de l’Atmosphère (PPA) de Perpignan
Au vue des concentrations en polluants atmosphériques mesurées et modélisées dans l’agglomération de Perpignan, et notamment au regard des dépassements du seuil réglementaire en dioxyde d’azote (NO2) constatés en 2021 et 2022, la préfecture des Pyrénées-Orientales a décidé d’élaborer un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) pour Perpignan et ses communes avoisinantes comme le prévoit les réglementations françaises et européennes dans ces situations.
Le comité de pilotage (COPIL) de lancement du PPA s’est tenu le 22 octobre 2025. Il avait pour mission de présenter l’état de la qualité de l’air, le cadre réglementaire et les objectifs d’un PPA. La définition du périmètre retenu, la démarche d’élaboration prévue et le calendrier associé de la mise en place du PPA ont également été abordé. En qualité de vice-président, Hugues Ferrand a représenté FNE Occitanie Méditerranée lors de ce COPIL.
Nous vous tiendrons informés des avancés de ce PPA de Perpignan. Suivez et diffusez cette « Lettre Air Respirable ».
Capteur mobile de FNE OCMED
Depuis 2015, notre fédération nationale dispose d’un capteur à particules de très haute qualité : il a permis de réaliser de nombreuses campagnes de mesures au sein du mouvement FNE, dont celles réalisées à Sète en 2019 et en 2022 par FNE OCMED qui a par ailleurs fait l’acquisition de son propre capteur AEROTRACK 9306.
Les résultats de ces campagnes, bien qu’à seules fins de sensibilisation, se révèlent très parlant. Ils permettent d’alerter la population et les pouvoirs publics et sont un atout précieux pour demander que des mesures officielles et normées soient effectuées. Ainsi, en disposant de mesures les plus fiables possibles, nos associations possèdent un bon moyen pour interpeller sur les sujets de la pollution atmosphérique et de la santé publique.
La dernière campagne de mesures de particules en date s’est déroulé à l’automne 2025 à l’Affenadou (Gard) sur la thématique des émissions routières. L’analyse des résultats n’a rien montré d’alarmant ce qui a néanmoins permis de réduire l’inquiétude des riverain·e·s.
N’hésitez pas à contacter FNE Occitanie Méditerranée pour réserver le capteur et ainsi participer à la campagne Air Respirable.
Actualité air et climat
En Occitanie, une exposition au dioxyde d’azote supérieure à la moyenne nationale
Le 10 novembre dernier, plusieurs articles de la presse régionale et nationale titraient sur le fort taux de pollution au dioxyde d’azote en Occitanie – ici l’exemple de l’Indépendant : « entre 27 % et 32 % de la population de la région est exposée à des concentrations annuelles de dioxyde d’azote (NO₂) dépassant les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit près de 1 880 000 habitants ».
Le NO2, gaz toxique de la famille des NOx (voir détails un peu plus bas dans cette « Lettre Air »), fragilise les systèmes respiratoires.
Bien qu’en baisse en comparaison des autres années, les taux toujours élèves de NOx dans notre région impliquent toujours de nombreux risques pour notre santé.
Dans le dossier de presse sorti cet automne 2025 (à télécharger par ici), ATMO Occitanie expose 2 solutions pour diminuer ces taux de NOx :
1) réduire les vitesses réglementaires du trafic routier,
2) faire chuter le nombre de kilomètres parcourus pas jours en véhicule thermique.
En suivant ces recommandations, ATMO Occitanie estime que 160 à 2 800 cas de maladies respiratoires seraient évitées chez l’enfant, ainsi que 240 à 4 300 cas de maladies cardiovasculaires, respiratoires ou métaboliques chez l’adulte.
Les émissions du port de Sète
Le port de Sète-Frontignan fait partie des grandes infrastructures de transport (voyageurs et marchandises) de l’Occitanie.
Propriété de la région Occitanie depuis 2007, la gestion de l’infrastructure portuaire est effectuée par Port Sud de France. La société s’est engagée avec ATMO Occitanie dans la mise en place d’un dispositif d’évaluation intégré de la qualité de l’air aux environs de la zone portuaire comportant des mesures, un inventaire des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre ainsi que des modélisations de la qualité de l’air.
Le rapport d’étude d’ATMO Occitanie (à télécharger ici) présente l’impact des activités du port de Sète-Frontignan en terme d’émissions et de concentrations des principaux polluants réglementés en air ambiant sur l’année 2024.
Ce partenariat entre Port Sud de France et ATMO Occitanie est l’une des heureuses conséquences des campagnes de mesures de la qualité de l’air menées en Sète en 2019.
Pollution aux pesticides : La Haute-Garonne toujours « en tête »
ATMO Occitanie alerte sur le taux de pesticides historiquement haut en Haute Garonne. Comme écrit dans cette article de Actu.fr du 11 octobre dernier, la Haute-Garonne reçoit à nouveau la bien triste palme du département le plus pollué aux pesticides d’Occitanie.
Les taux, bien que légèrement inférieur à 2023, demeurent alarmant et au dessus des départements voisins.
Plus de détails sur la campagne de mesure d’ATMO Occitanie dans « la lettre de l’air » n°32, à télécharger par ici.
Dépassement des seuils liés aux particules désertiques
Pour terminer notre tour d’actu, petite brève sur des particules non liées aux activités humaines contrairement aux sujets précédents .
Le 14 novembre dernier, une masse d’air chargée en particules désertiques a été à l’origine d’une hausse importante des concentrations en particules en suspension (PM10). Dix départements de la région ont ainsi dépassé les seuils d’alerte.
Des mesures de précaution d’usage ont donc été diffusées aux populations les plus exposées aux risques sanitaires.Les détails autour de cette épisode sont à retrouver dans cette article de la Dépêche.
Ces épisodes de pollution « naturelle » liés aux particules désertiques risquent de se répéter dans la mesure où les déplacements des masses d’air qui les contiennent sont associés aux changements climatiques qui touchent l’ensemble du globe.
Nous vous ferons un point sur les évolutions autour de ces particules fines dans nos prochaines infolettres (inscrivez vous).
Le polluant de la lettre : les oxydes d’azote (NOx)
Pour cette lettre, après les particules fines PM10 & PM2,5 (voir lettre précédente), petit focus sur les oxydes d’azote (NOx).
Cette famille de polluants de l’air qui regroupent le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2) sont émis par :
- les procédés de combustion (chauffage, production d’électricité, moteurs thermiques des véhicules, etc.),
- l’industrie chimique (fabrication de nitrate d’ammonium, etc.),
- l’usage de produits nitrés utilisés dans les procédés industriels (verrerie, etc.),
- l’usage d’engrais azotés,
- les phénomènes naturels comme les éruptions volcaniques ou les éclairs ainsi que lors de transformation biologique de l’azote dans certains sols type de sols secs.
En Occitanie, la principale source des NOx est majoritairement associée aux transports (64%). Pour observer le détail des sources de pollutions au NOx (mais aussi des autres polluants) et comparer les années et les sites, rendez-vous sur Atmoviz (illustré ci dessous).
Dioxyde d’azote (NO2) et monoxyde d’azote (NO) – qui s’oxyde en NO2 une foi dans l’air – irritent les bronches favorisant les infections pulmonaires et les crises d’asthme.
Comme tous les polluants de l’air, les publics les plus sensibles aux effets des NOx sont les personnes asthmatiques, souffrant de maladies chroniques, les jeunes enfants et les personnes âgées.
Retrouvez les effets des polluants de l’air dont les NOx sur ce visuel de Airparif © présenté ci dessous (accès via leur site web).
Tout comme les autres polluants de l’air, la surveillance des taux de NO2 et surtout le respect des normes réglementaires est vitale afin d’assurer la santé de tous et toutes.
Si des progrès sont notables en Occitanie quant à la baisse des émissions de NOx entre 2023 et 2024, il est regrettable que la norme du code de l’environnement (objectif dit de qualité à 40 µg/m3 en moyenne sur l’année – voir article R221-1) demeure inférieure aux seuils prescrits par l’OMS (seuil de référence en moyenne annuelle à 10 µg/m3 – voir tableau des seuils de référence depuis 2021).
En accord avec ses missions de suivi de la qualité de l’air, ATMO Occitanie propose une série de vidéo pour visualiser à quel point le dioxyde d’azote « s’invite dans nos rues » dans 4 villes de la région.
Suivez via l’interface didactique, ATMOVIZ l’évolution des NOx dans la région. Et au delà du constat, agissez avec nous pour promouvoir un air plus respirable.
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Portrait de bénévole : Régine Lange
À chaque lettre air, nous vous proposons le portrait un·e bénévole impliqué·e dans le suivi des pollutions atmosphériques et militant pour une meilleure qualité de l’air.
Pour cette lettre, focus sur Régine Lange, bénévole engagée sur la qualité de l’air.
A quelle association appartenez-vous ?
Entre autres engagements, je suis adhérente (individuelle) à France Nature Environnement Occitanie Pyrénées.
Quel est votre parcours ?
J’ai été élue locale de 2008 à 2014 en charge de l’Environnement à la mairie de Toulouse. J’ai aussi eu un rôle en tant que consultante agréée Cit’ergie par l’ADEME, réalisant des plans-climat et des schémas directeurs énergie pour des collectivités.
Quel est votre lien à la qualité de l’air et au climat ?
Pendant mon mandat en tant qu’élue, j’étais présidente d’Atmo Occitanie (ex Oramip), Présidente d’Atmo France (pendant 5 ans), puis membre du Conseil National de l’Air, ou je siège encore aujourd’hui en tant que représentante de FNE nationale.
Vos priorités pour l’air et le climat ?
Je dirais que mes priorités peuvent se développer suivant ces deux axes :
- Promouvoir la transversalité Air-Climat-Energie-Santé ; en effet, les pollutions atmosphériques proviennent des mêmes sources que les émissions de Gaz à Effets de Serre, et les leviers d’actions sont communs ; agir sur l’un a donc des impacts bénéfiques sur l’autre (transports, chauffage, émissions industrielles…).
- Promouvoir la transversalité Air-Climat-Energie-Santé. les pollutions atmosphériques proviennent des mêmes sources que les émissions de Gaz à Effets de Serre, et les leviers d’actions sont communs; agir sur l’un a des impacts bénéfiques sur l’autre (transports, chauffage, émissions industrielles…).
Une info à nous partager dans le cadre de ce projet « Air respirable » ?
Les mesures que nous réalisons sur des établissements sensibles en proximité de trafic routier vont pouvoir faire comprendre la nécessité de concevoir les règles d’urbanisme en prenant en compte les populations exposées aux pollutions.
Nous espérons que ce projet ne soit qu’un début de mobilisation de réseaux de citoyens qui pourront porter ces préoccupation tant en milieu urbain que rural.
Faites vous connaître si vous souhaitez participer à ce réseau.
Pour voir les anciennes lettres et recevoir la prochaine, suivez ce lien 🔗
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