La préfecture ariégeoise vient de signer une amende administrative inédite de 15.000 euros à l’encontre des SABLIERES MALET pour sa gravière de Montaut (09), qui ne respecte pas les règles environnementales censées éviter toute pollution des eaux souterraines lors de l’enfouissement de déchets de chantier dans les lacs de gravières. Particulièrement actives sur cette problématique depuis une quinzaine d’année, FNE Occitanie Pyrénées, APRA Le Chabot et le CEA portent plainte.
Une gravière qui méconnaît régulièrement le Code de l’environnement
La société SABLIERES MALET exploite une carrière de matériaux alluvionnaires sur le territoire de MONTAUT, aux lieux-dits « L’Alma » et « Sous-Pégulier » par autorisation préfectorale délivrée le 03/08/2011. Cette autorisation permet l’accueil de déchets inertes dans le lac de gravière sous réserve de contrôles préalables stricts permettant de s’assurer de l’innocuité de ces déchets.
Mais dès le 05/03/2024, la police de l’environnement avait pu constater le non-respect des règles élémentaires permettant d’éviter la pollution des milieux naturels (sols, eau). En avril 2025, ces mêmes agents constatent à nouveau ces violations du droit applicable « Les constats formulés montrent la persistance de certaines non-conformités aux dispositions applicables sur cette thématique (déchets ne faisant pas l’objet d’un pré-tri suffisant ou des tests requis avant acceptation) mais également sur le contrôle de l’accès au site. ».
Fait très rare, le préfet vient de signer[1] le 22/09/2025 une amende administrative de 15.000 euros et de suspendre partiellement (concernant l’accueil de déchets) l’activité de cette gravière pendant 3 mois.
Pour Marcel RICORDEAU, co-président de l’association CEA :
« Qui donc accepterait que des déchets de démolition soient enfouis dans la réserve d’eau potable ? Réponse : les exploitants des gravières de Basse Ariège qui trouvent largement leur compte dans ce business plus lucratif que l’extraction, et l’administration qui ne dit pas non aux géants du BTP, alors tant pis pour la nappe et l’eau à boire… »
Un risque inacceptable pour les eaux souterraines
Particulièrement vigilantes sur ce sujet de l’enfouissement de déchets dans les eaux par les carriers depuis 2011, nos trois associations viennent de saisir le procureur de la République de FOIX. En effet, ces faits caractérisent plusieurs infractions au Code de l’environnement.
Pour Henri DELRIEU, porte-parole de l’association APRA Le Chabot :
« Dès 2011, a commencé le long combat pour redéfinir le caractère non inerte de certains matériaux enfouis. A partir de 2015 et jusqu’en 2018 nous avons durant 4 années fait des analyses d’eau en 3 points, en amont des carrières au cœur de l’ensemble des gravières et en aval dans des sources résurgentes. On a relevé la présence d’aluminium dans l’eau de la nappe, alors qu’il n’y en a pas dans la composition chimique naturelle des terrains (ce que l’on nomme le bruit de fond local). Une partie de l’aluminium est transportée en molécules libres dans l’eau ; une autre partie se dissout dans l’eau. Dès qu’on arrive au cœur des gravières remblayées, les taux d’aluminium explosent. L’aluminium descend peu à peu et est en train de polluer durablement la nappe en aval. La nappe avance de 1 à 2 mètres par jour. Il faudra donc encore du temps avant que cette pollution n’arrive à Toulouse. Mais elle y arrivera ! »
[1] Arrêté accessible ici : https://www.ariege.gouv.fr/contenu/telechargement/33617/229151/file/2025_0922_AP_amende_MALET_RA.pdf

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