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Pour le Meilleur et pour le Pire – Épisode 8

Chaque deuxième dimanche du mois, retrouvez « Pour le Meilleur et pour le Pire », un feuilleton sur l’amour et la violence à l’égard de la nature. Sur Sentinelles de la nature, vous nous signalez des dégradations et initiatives favorables à l’environnement, ici nous vous présenterons alternativement le plus déplorable et celui le plus inspirant. 

L’initiative favorable que nous vous partageons a pour objectif d’illustrer les effets de la restauration de la continuité écologique de la rivière Lèze via l’arasement du seuil de Pailhès, en Ariège. C’est un projet pilote pour la vallée de la Lèze et au niveau régional : il montre la possibilité d’améliorer l’état de nos rivières, y compris au niveau de la génétique des populations de poissons !

Le 11 avril 2022, la rivière Lèze a retrouvé un peu de liberté grâce à la suppression du seuil situé en aval du pont de Pailhès. Construit au début des années 80, ce seuil permettait essentiellement d’organiser le concours de pêche annuel. Mais il s’envasait rapidement et son curage n’est plus possible sans des démarches administratives lourdes.

Le conseil municipal a donc décidé d’araser le seuil en collaboration avec le Syndicat de rivière de la vallée de la Lèze (SMIVAL), la Fédération de pêche de l’Ariège, le Conseil départemental de l’Ariège, l’Office français de biodiversité (OFB), le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), le PNR des Pyrénées ariégeoises, l’Agence de l’eau Adour Garonne et la Région Occitanie, sous le contrôle des services de l’Etat.

L’opération s’est déroulée en deux phases : le retrait des madriers a été mené en avril 2021. Cela a permis un premier abaissement du niveau d’eau et le départ de la moitié des sédiments piégés dans la retenue. La deuxième phase s’est déroulée ce lundi 11 avril 2022 avec la suppression des maçonneries. A l’aide d’un brise roche, la pelle mécanique a cassé les structures bétonnées et évacué les gravats.

Après l’enlèvement de ces maçonneries, la rivière retrouve sa forme d’origine, d’avant la construction du seuil. Les galets peuvent à nouveau se déplacer vers l’aval, avec le courant. A la place de la retenue envasée, les poissons, les insectes, les plantes, le périphyton et toutes les autres espèces aquatiques retrouvent une eau courante. Truites, chevesnes, barbeaux méridionaux, goujons, vairons, loches franches apprécient bien plus les rivières courantes que les plans d’eau stagnants.

Les analyses génétiques expérimentales, pratiquées à l’occasion de ce chantier par le CNRS, montrent même que les populations de poissons de l’amont et de l’aval, qui étaient génétiquement fractionnées, se sont remélangées depuis la réouverture du seuil.

« Ne plus avoir à curer la retenue tous les 5 ans, rétablir la continuité aquatique sur 13 km de rivière, brasser les populations de poissons qui étaient génétiquement fragmentées à cause du seuil pour davantage de diversité génétique. Ce chantier d’arasement du seuil de Pailhès redonne de la liberté à la Lèze et à ses habitants ».

Yvon LASSALLE, Maire de Pailhès et Vice-président du SMIVAL dresse un bilan très positif de cette opération

Retrouvez les témoignages des acteurs ayant participé à ce projet :

  • Avant l’arasement du seuil
  • Pendant et après l’arasement du seuil

Voir la fiche du signalement.

👉 Pour en savoir plus sur les Sentinelles de la Nature et contribuer à l’alerte sur les atteintes environnementales ou les initiatives favorables à la nature autour de vous : https://www.fne-op.fr/2021/04/07/appel-a-mobilisation-sentinelles